Aujourd'hui, je ne vais pas me contenter d'un commentaire général, non, aujourd'hui c'est Byzance, je vais parler des adaptations successives de la Chanson des Nibelungen sur nos écrans à travers le temps. Du Die Nibelungen de Fritz Lang sorti en 1924 à Hagen - Im Tal der Nibleungen sorti en 2024, c'est un siècle exactement d'adaptation des sources médiévales, mais aussi de remake des films précédents, d'innovations narratives et de trahisons plus discutables, certaines destinées à être reprises et intégrées comme des éléments établis dans l'inconscient collectif.
À travers ce petit voyage temporel, nous aurons l'occasion de revenir sur plusieurs éléments qui font qu'une adaptation fonctionne ou pas, à mon sens, en complément de mes précédents articles. Vous remarquerez que j'attache beaucoup d'importance à la fidélité aux sources médiévales, parce que c'est mon dada, mais que même un film criblé de trahisons profondes n'est pas nécessairement voué aux gémonies. En vérité, la première adaptation est la plus fidèle, même si on n'aura jamais d'adaptation pure et dure, et le degré de fidélité se délite au fur et mesure à partir de là. Mais à une exception près, toutes peuvent s'apprécier pleinement pour ce qu'elles sont.
Les changements sont obligatoires. Il faut simplifier l'histoire, aller à l'essentiel, et pour obtenir une narration plus compacte, des personnages doivent être sacrifiés, fusionnés, cumuler des casquettes narratives, des événements doivent disparaître, ou avoir lieu à un autre moment. Tout cela n'est pas un problème, du moment que l'esprit des personnages et de l'intrigue survivent, même après avoir été transformés pour refléter l'époque à laquelle l'histoire s'adresse. Je l'ai montré par le passé, les poètes médiévaux le faisaient déjà, alors pourquoi pas les raconteurs d'aujourd'hui ? Alors, ne vous étonnez pas de me voir apprécier des films qui ont pourtant sorti tout un tas de choses de leur chapeau. L'art de rendre une histoire d'autrefois à un public moderne l'exige.
À condition de ne pas faire complètement n'importe quoi, cela va sans dire. La ligne est souvent mince, d'un finesse qui dépend évidemment de la patience de chacun. Aussi ai-je essayé d'être le plus objectif possible, généreux dans ma rigueur, afin de vous présenter de bonne foi ces films, sans me contenter de radoter que "le Nibelungenlied c'est mieux", et qui sait ? Peut-être vous donner envie de les (re)visionner ces (parfois chef-d')œuvres à votre tour.
Mais arrivé à ce stade de l'article, vous commencez à vous dire qu'annoncer Byzance semble un peu galvaudé pour un petit article comme celui-ci. Je vous arrête tout de suite : ceci est la brève introduction à ce petit dossier que j'ai préparé pour vous, qui recèle non pas un, ni deux, ni trois, ni... bon OK, c'est chiant : CINQ articles, un par film, que vous pouvez binger comme une série Netfilx ou lire selon votre bon plaisir. Bien qu'ils soient construits pour être lus dans l'ordre chronologique, à part quelques références et mises en parallèle, vous pouvez également lire dans le "désordre" et piocher ce qui vous intrigue davantage. Le premier article sur le diptyque de Fritz Lang prend le temps d'établir pas mal de points d'intrigues clef, et peuvent aider un néophyte complet à mieux comprendre la suite. Si vous suivez un peu mon blog, ça devrait bien se passer quoi qu'il arrive. Faites-vous plaisir, chaque poster vous guidera plus avant.
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1924 |
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1966 |
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1971 |
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2004 |
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2005 (Fuyez pauvres fous) |
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2024 |
À venir : la minisérie RTL+ (quand elle sera sortie, a priori courant 2025)
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