C'est le solstice d'été, et comme tous les solstices d'été depuis 22 ans, c'est l'anniversaire de Pax Europæ, dont l'écriture commença un certain 21 juin 2002. Mais depuis quelques années, je fête également une année de plus à plancher activement sur Heldenzeit, le fameux Projet Vineta. Quatre ans, cette année, pour être précis. Le manuscrit a explosé, et si 2022 a été une période pauvre en écriture, et plus riche en recherches, l'année passée fut, au contraire, d'une productivité rare, que ce soit en progrès brut comme en lectures préparatoires.
La route est encore longue, il me reste un tiers à rédiger, et ce n'est que le premier jet, autant dire que le bouquin n'est pas prêt de sortir. Pour autant, les progrès sont non seulement constants, mais aussi conséquents, et cela me ravit : déjà plus de 1 500 000 signes au compteur, un sacré bond en avant. À titre de comparaison, le plus gros tome de Pax Europæ sorti à ce jour est le tome 4, Trahisons. Il est déjà remarquablement plus épais que les trois volumes précédents, et ne fait pourtant "que" 736 000 signes.
Autre raison d'être satisfait : pas de mauvaise surprise du côté de la structure et de la planification. Si je me suis laissé dépasser niveau nombre de pages, ce n'est pas, comme pour Pax, à cause des sous-intrigues, des débordements du scénario, et autres développements imprévus de l'histoire, mais parce que j'ai "seulement" sous-estimé la taille des chapitres et le nombres de chapitres qu'il faudrait pour adapter mes sources selon la structure élaborée en amont. Après des années d'errance dans l'univers de Pax sans cesse en expansion, c'est une victoire ! Pour reprendre la métaphore de George Martin, je suis passé de jardinier à architecte, et... ça me réussit vraiment. J'en parlais déjà ici.
Alors ce qui m'attend pour l'année à venir, c'est d'abord la rédaction du premier jet de la Partie III, dont j'ai déjà écrit le premier chapitre, puis une relecture complète et les corrections qui vont avec. Pour l'instant j'ai un ami fidèle au poste qui lit mes progrès au fur et à mesure pour me confirmer qu'on comprend ce que je veux dire (il est facile de se perdre dans les sources et de présumer que tout soit clair, alors que lorsqu'on n'a pas la tête dedans, ce n'est pas forcément le cas), mais une fois la relecture/correction terminée, il faudra faire relire l'ensemble. Combien de temps faudra-t-il pour boucler le premier jet de l'intégrale ? Qui peut savoir... Jusqu'ici, j'ai tenu en 2024 le rythme d'un chapitre par mois, voire un peu plus. Même si j'arrive à tenir ce tempo (j'en doute) et même si je n'écris que le nombre de chapitres prévus dans la structure (hahahaha.... non.) j'en aurais pour plus d'un an. Cela étant dit, il m'est arrivé de fusionner des chapitres prévus, hein... mais j'ai tout de même plus souvent divisé en deux des chapitres trop longs. Vraiment, je doute d'avoir fini le premier jet au solstice 2025, mais l'objectif sera de s'en rapprocher.
Un morceau que je pensais devoir laisser de côté à contrecœur sera finalement présent dans cette troisième partie, d'une part parce qu'il a largement sa place dans cet ensemble, mais aussi parce que ça équilibrera bien la Partie III en terme de taille, c'est Beowulf. D'ailleurs, d'autres éléments, initialement coupés pour ne pas faire trop long, ont été intégrés à de vieux chapitres ce printemps, notamment la partie "croisades" d'Ortnit, désormais plus détaillée, avec l'accent mis sur le comportement... douteux... d'Ylias de Grèce, renforçant sa présence dans l'esprit du lecteur, et donc l'impact de son lien avec d'autres persos qui arrivent dans le récit bien plus tard. Je n'étais pas satisfait de passer si vite sur cet épisode, mais maintenant que la taille du manuscrit dans son ensemble se dessiner plutôt clairement, je n'ai plus de scrupules à rentrer dans le détail, et cela a rajouté deux pages et demi au chapitre. Il y a clairement une évolution de ma part de développer ou non certains aspects, et cela me fera du boulot sur la Partie I lors de la relecture, lorsqu'il faudra harmoniser.
J'ai très tôt décidé de ne pas trop m'attarder sur les gestes du légendaire carolingien (notamment la Chanson de Roland). Contrairement à Beowulf, ces histoires s'intègrent mal au corpus, et sont plutôt un ensemble qui leur est propre. Il y aura des mentions, évidemment, mais contrairement à Beowulf, pas de changement du côté de mon plan. Je ne dis pas que je ne me pencherais pas sur ces gestes plus tard, et que ces mentions ne seront pas des passerelles vers un petit projet annexe, non je ne le dirais pas... finissons déjà Heldenzeit avant de réfléchir au spin-off, voulez-vous ?
Un ami (non francophone) me demandait récemment comment se passait l'écriture, et si j'étais toujours sur mon "projet avec Didrik", et alors que je lui rapportais mes progrès, il m'a demandé : "mais qui va lire ça ?"
Et bien... je ne sais pas. Je crois qu'il posait plutôt la question parce que c'est écrit en français, mais mine de rien ça m’interroge un peu. Qui va lire ça ? En tout cas, ce qui est sûr, c'est que mon approche sur Heldenzeit est bien plus consciente de la réception par le lecteur potentiel que Pax, notamment parce que dans Heldenzeit j'essaie de transmettre un amour des sources anciennes, je mets mon imagination et mon astuce à leur service (et non à celui de mon propre univers, cette-fois). J'ai reçu plusieurs critiques pour mes nouvelles qui me laissaient penser que la personne était passée à côté, et donc que je m'étais mal employé à faire passer telle ou telle idée. Or, comme je souhaite absolument rendre honneur aux sources, je ne veux pas être complètement compris à l'envers sur tout ce qui touche au Projet Vineta. On pourra sans doute me reprocher un style inadéquat ou autre critique sur la forme, mais j'espère parvenir à rester parfaitement clair concernant les récits eux-mêmes et leurs illustres protagonistes.
L'année écoulée a également vu un renforcement de mon approche décompartimentée sur mes réseaux sociaux publiques. Instagram et Facebook ont été largement mis à profit, non seulement pour mes progrès d'écriture et mes partages liés au Projet Vineta (recommandations de livres, lecture de passages, etc.), mais aussi de mes autres intérêts, notamment mes vadrouilles en Suède ou autre (clairement Instagram a pris le relais de mon blog Bienvenue en Europe, pour lequel je n'ai simplement plus le temps, malheureusement), mais aussi l'escrime historique, notamment ma toute première participation à une compétition (en l’occurrence le championnat national suédois, où j'ai fini 18ème sur 22 en épée longue. Hé, je suis dans le Top 20!).
Le mélange des genres n'a pas l'air d'avoir provoqué de fuite massive, ce qui me rassure, de même pour les occasionnelles publications en anglais sur Facebook (qui trahissent un partage depuis Insta). Cela continuera donc à l'avenant.
Photo prise par Örjan Axel Af Bälinge lors du tournoi. |
Je vais sans doute continuer à expérimenter les pastilles vidéo, parce que c'est drôle, mais a priori mes tentatives précédentes n'ont pas eu plus (ni moins) de succès que mes billets de blog donc... j'en ferai quand ça me bottera, sans pression. D'ailleurs, si mes visiteurs ont des envies ou des idées pour les pastilles vidéo, je suis toujours preneur. Et puisqu'on parle des réseaux sociaux, tout ce que je poste sur Instagram n'est pas systématiquement partagé sur Facebook, je fais un petit tri tout de même, donc si vous êtes sur les deux plateformes mais ne suivez qu'un profil, n'hésitez pas à suivre l'autre. Voilà, le petit moment autopromo embarrassant, mais ça va, c'est enterré dans un billet de blog, donc ça passe.
Sur ce, je ne vous retiens pas plus longtemps et vous souhaite un très beau solstice d'été !